chanté Nwèl " qui nous ont accompagnés pendant le temps de la Nativité. Nos églises, mais aussi nos maisons et nos jardins ont résonné de la joie que nous procure la naissance du Sauveur, cette " grande joie " que les anges annoncèrent aux bergers de Bethléem. Et voici qu’aujourd’hui la célébration du Baptême de Jésus par Jean dans les eaux du Jourdain clôture ce temps liturgique de la Nativité et nous introduit dans le déroulement patient du temps ordinaire, en direction de Pâques.
AUJOURD’HUI, DIEU PREND VISAGE.
COMTEMPLONS-LE.
Noël nous a révélé les traits de Celui qui dira un jour : " Qui me voit, voit le Père ". Par le signe du " nouveau-né emmailloté de langes ", Yahwé s’est fait reconnaître. Notre destin a désormais le visage de cet enfant en qui Dieu nous a révélé la plénitude de son Amour. Visage du nouveau-né, visage de l’exilé politique fuyant la colère d’Hérode, visage de l’immigré en terre d’Égypte, visage du jeune Nazaréen accompagnant ses parents à Jérusalem pour la fête de Pâques avant de " descendre " avec eux à Nazareth. Toute sa vie, Jésus n’a fait que descendre. Lui qui est Dieu, " il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort ". Il ira jusqu’à descendre " aux enfers ". De là, il est remontera à la droite du Père où il siège désormais. C’est cet abaissement qui le conduit aujourd’hui dans les eaux du Jourdain. En hébreu, le mot Jourdain signifie " le descendeur ". Le Jourdain prend sa source sur le mont Hermon à 590 m d’altitude et il se jette dans la Mer Morte, à 394 m au dessous du niveau de la mer. C’est là que Jésus reçoit le baptême de Jean, s’identifiant une fois pour toutes à la foule des pécheurs dont il épouse le sort pour leur faire partager le sien.
L" admirable échange " célébré à Noël, embrasse aujourd’hui la multitude de toutes races, langues, peuples et nations, entrevue par saint Jean. Sous les traits si différents des visages que nous côtoyons tous les jours, c’est Jésus lui-même qui se montre peu à peu.
À nos enfants, laisserons-nous une société d’exclusion, de rejet et de haine, ou bien une société arc-en-ciel aux couleurs fraternelles ?
AUJOURD’HUI, DIEU PREND PAROLE.
ECOUTONS-LE.
Matthieu précise que " les cieux s’ouvrirent ". La tradition juive considérait que les cieux s’étaient comme fermés depuis que les derniers prophètes s’étaient tus. D’où la prière d’Isaïe que nous reprenons chaque année pendant l’Avent : " Ah ! si tu déchirais les cieux, et si tu descendais… " Or voici qu’aujourd’hui les cieux s’ouvrent et que la voix du Père se fait entendre. Ce petit être, hier encore regardé dans la crèche, c’est le Verbe lui-même, " le Verbe fait chair ". Voici venue pour lui, avec le baptême de Jean, l’heure du témoignage. Aujourd’hui, Dieu prend parole.
Commençant son ministère public, Jésus va annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, rendre la vue aux aveugles, délier la langue des muets, ouvrir l’oreille des sourds. En lui s’accomplissent les prophéties. Il est plus qu’un prophète, il est la Parole qu’annonçaient les prophètes.
Ouvrons notre coeur pour entendre cette Parole trop facilement étouffée par nos vacarmes. " Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, on n’entendra pas sa voix sur la place publique ". Dieu n’a pas une voix qui s’impose ou fait violence. Il se dit à nous en se donnant. Si parfois nous ne l’entendons pas, c’est peut-être parce que nous parlons encore plus fort que lui.
AUJOURD’HUI, DIEU PREND PATIENCE.
SUIVONS-LE.
Après son baptême dans le Jourdain, Jésus prend " résolument " le chemin de notre rédemption. Il est venu pour nous sauver. Il le fera en nous aimant " jusqu’à l’extrême ". Le commencement de son ministère public est aussi le commencement de sa passion. Notre première lecture d’aujourd’hui, le premier chant du Serviteur d’Isaïe, nous sera à nouveau proposée au seuil de la Semaine Sainte. De même, nous retrouverons la voix du Père sur la montagne de la Transfiguration, au début du Carême. Nous avons, dès le baptême du Seigneur, la clef de lecture de tout ce qui suivra, jusqu’aux événements de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. C’est parce que Dieu nous aime, parce que Jésus est son " Fils bien-aimé " en qui il met " tout son amour ", que Celui-ci ira jusqu’à la croix, jusqu’à ce signe auquel se reconnaît le plus grand amour : " il donne sa vie pour ceux qu’il aime ".
Baptisés, avançons, nous aussi, sur le chemin du plus grand amour.
C’est l’appel que je vous adresse au nom de Jésus Christ.
Vous, les jeunes qui êtes ici, c’est parmi vous que se trouvent les époux chrétiens de demain, c’est parmi vous que se trouvent les parents chrétiens dont la Guyane de demain aura besoin
Les évangélisateurs, les missionnaires, les catéchistes de demain sont parmi vous.
Jeunes qui m’entendez, c’est parmi vous que se trouvent les religieuses, les religieux, les prêtres de demain.
Dieu prend patience. Suivons-Le dans sa passion pour l’homme.
À Lui soient l’honneur, la puissance et la gloire.
Références bibliques :
Référence des chants :