Homélie de la messe à Saint-Séverin | Homélie du 2 mai 2009

Appelé à donner sa vie comme le Christ
« Je suis le Bon Pasteur. » Jésus résume ainsi la protection qu’il accorde à ceux qui lui sont confiés, la connaissance intime qu’il a d’eux, et enfin le fait qu’il est le guide, rassemblant en un troupeau, l’ensemble de ses brebis pour les mener au lieu de leur repos.
D’où vient ce titre de pasteur ? Tout au long de l’histoire, Dieu a appelé des hommes pour être les chefs de son peuple, et c’est vrai que nombre d’entre eux, Abraham, Moïse, David, pour ne citer que les plus connus, étaient pasteurs quand Dieu les appela. Serait-ce que ce travail donne une compétence particulière pour la mission que Dieu veut confier ? Est-il une condition de l’appel ? En réalité, ce titre ne vient pas des hommes, mais de Dieu lui-même. Car être pasteur, c’est donner la vie. Seul Dieu est donateur de vie, au sens où il est seul capable de mener ce don initial jusqu’à son terme, jusqu’à la plénitude de la vie.
Certes, Dieu a choisi des hommes pour le représenter et les qualités qu’ils avaient ont sans doute aidé à cette représentation. Il n’empêche : entre leurs qualités, leurs compétences et la mission que Dieu leur confiait, quelle distance il y a ! Jésus est le Bon Pasteur, c’est-à-dire celui qui a franchi la distance, celui qui représente parfaitement Dieu qui l’envoie : il n’est pas simplement à l’image de Dieu, il est l’image de Dieu, il est le Fils, parfaite image du Père, signifiant sa présence au milieu de son peuple pour le protéger, le connaître et le guider. Si être pasteur, c’est donner la vie, Jésus l’a donnée absolument : il est mort pour nous, il a été mis au tombeau. Il est venu pour que les hommes aient la vie, il a donné sa vie pour qu’ils l’aient en abondance.
Cette mission de pasteur, Jésus l’a confiée à ses apôtres et ce fut un nouveau départ, de nouveaux appels tout au long de l’histoire. Nouveau parce que Jésus a réalisé parfaitement la mission de pasteur et qu’il est désormais le modèle à suivre ; nouveau parce que Jésus a donné à ses apôtres l’ambition de gagner le monde entier. Jésus prévient dans l’Évangile qu’il a d’autres brebis qui ne sont pas de la bergerie. Jésus a toujours, aujourd’hui, d’autres brebis qui ne sont pas dans la bergerie. Cette ambition a de quoi saisir, et sans doute les apôtres furent saisis. La première lecture nous a montré un Pierre puissant en paroles et en actes. Mais il commença par avoir peur ! Les Actes des apôtres témoignent de l’extraordinaire labeur missionnaire de Paul. Mais il commença par s’opposer de manière radicale ! En réalité, la peur, l’opposition, la fuite venaient de la mort de Jésus, car elle était comprise comme un échec, comme le signe indubitable d’une impasse. Alors comment ont-ils été retournés, ces apôtres, pour que nous les célébrions aujourd’hui, pour que nous nous reconnaissions comme leurs fruits, fruits de leur labeur, fruits de leur foi ?
Nous rappelons le titre de Bon Pasteur dans le temps pascal. Et c’est heureux : car le temps pascal est le temps de la Résurrection, c’est-à-dire de la victoire de la vie sur la mort. Si Jésus a donné sa vie de manière absolue, il s’est montré vivant le premier jour de la semaine. Car il a le pouvoir de donner sa vie et le pouvoir de la reprendre. Non que Jésus ait donnée sa vie de manière illusoire. Car il est bien mort ! Sa résurrection, loin de nier ce don total de lui-même, l’atteste encore. Car la vie n’est pas faite pour être prolongée, mais pour être donnée. C’est en allant jusqu’au bout de cette vérité, en donnant sa vie sans réserve, que Jésus a parfaitement manifesté le mystère de la vie, a manifesté qu’il est la Vie. En lui, le mystère de Dieu s’est rendu présent, mystère de vie et d’amour. En lui, dans une existence et une chair humaines, l’amour absolu de Dieu s’est manifesté.
Que s’est-il alors passé pour les apôtres ? Que se passe-t-il pour tous ceux que Jésus appelle à sa tâche ? Les apôtres ont fait l’expérience de la résurrection, ils ont rencontré le Christ vivant, ils ont été séduits à nouveau par lui, séduits au-delà de toute séduction. Jésus a parlé à leur cœur comme seul peut le faire celui qui a connaissance du cœur humain : je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. Jésus a parlé à leur cœur comme seul peut le faire celui qui a le pouvoir de donner, par sa vie, un cœur nouveau et un esprit nouveau. Bouleversés par ce mystère, les apôtres ont appris à vaincre avec lui leurs peurs et leurs oppositions, découvrant que pour répondre à l’ambition de Jésus, il leur suffisait de rejoindre Jésus, de donner à sa suite leur vie, pour avoir la fécondité qu’il promet, pour être en sa vie des vivants.
Aujourd’hui, nous sommes appelés à prier pour les vocations. Nous prions parce que Jésus le demande. Jésus, à la vue des foules qui étaient comme des brebis sans pasteur, en eût pitié et s’adressa ainsi à ses disciples : « la moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. »
Prier parce que Jésus le demande, ce n’est pas prier pour être exaucé, mais prier parce que nous sommes exaucés ! Dieu ne demande jamais sans donner les moyens d’accomplir ce qu’il demande, et si Dieu demande de prier, c’est qu’il s’est résolu à donner. Et la preuve que Dieu donne est précisément Jésus, mort pour nous, ressuscité pour notre salut. En priant pour les vocations, nous prions donc pour le salut, et le salut de l’humanité entière. Nous prions pour ceux que Dieu appelle à tout quitter pour cette œuvre. Nous prions pour qu’ils fassent l’expérience de la résurrection, d’un cœur à ce point renouvelé qu’il n’ait d’autre ambition que de ressembler au cœur du Christ. Nous prions pour que ceux que Dieu appelle répondent avec générosité au service de l’Église et du monde entier, pour qu’ils assument avec fidélité et courage ce signe qu’ils sont appelés à donner, de l’amour absolu de Dieu pour les hommes. Enfin, nous prions pour qu’ils soient comblés de joie, de cette joie qui habite ceux qui, à la suite du Christ, donnent leur vie pour leurs frères.

Les chants

MOMENT

COTE

TITRE

PAROLES

MUSIQUE

Entrée

P 44-13

Voici briller le Jour du Seigneur

Duchesneau

choral "Erschienen ist der herrlich Tag"

Aspersion

I 18-65-12

J’ai vu l’eau vive

Missel romain

Duchesneau/ Vilpius

Gloria

AL 23-09

Gloire à Dieu

   

Psaume

ZL 32-57-17

PS 117

AELF

Willemin

Allélluia

 

Allélui

Rimaud

Schütz

P.U.

       

Offrande

 

Christ, Pâques nouvelle

d’après Meliton

A. Gouzes

Sanctus

AL 20

Saint le Seigneur (St Séverin)

AELF

Chapuis

Anamnèse

C 43-85

Toi qui étais mort

Duchesneau

Duchesneau

Doxologie

AL 179

De Lourdes

AELF

Lécot

Agnus

C 44-16

Voici l’Agneau de Dieu

Duchesneau

Duchesneau

Communion

D 206

Par Jésus Christ, vous êtes nourris

Groslambert

choral "Jésus Christ du wahres Licht"

Fin

 

Regina Coeli

Lotti

Lotti

 

Références bibliques : Ac 4, 8-12;Ps.117; 1 Jn 3, 1-2; Jn 10, 11-18

Référence des chants :