Homélie de la messe à Wallis et Futuna | Homélie du 27 décembre 2008

Chers frères et sœurs de Wallis et Futuna,
chers frères et sœurs francophones du monde entier,
nous avons été invités à nous retrouver dans cette cathédrale de Mata’utu à Wallis, petite île à 22000 km de la métropole, en plein Pacifique, pour célébrer ensemble la Sainte Famille, en ce soixantième anniversaire des émissions du Jour du Seigneur.

En grande majorité catholique, la population ici est encore très pratiquante. Cette foi, chacun l’a reçue du Seigneur par sa famille, la vie coutumière et l’Eglise qui sont le terreau où s’enracine l’éducation humaine et religieuse de tous les enfants d’ici.

Célébrer la Sainte Famille, c’est insister sur l’incarnation de Jésus. Jésus est né dans un Peuple, dans un pays, dans une époque, dans une famille donnée. Dieu a voulu que son Fils partage en tout la condition de l’homme et il n’a pas triché. Rien ne différenciait l’enfant Jésus des autres enfants. Comme tous les enfants du monde, ses premiers éducateurs ont été ses parents, Joseph et Marie. Sa famille est juive et très pratiquante, Dieu a la première place. Jésus a reçu la formation religieuse de son époque. Il allait à la synagogue. Il vivait dans le village en relation avec la famille et les voisins.

Tout ce que Jésus est devenu, a trouvé ses racines dans ces premières années à Nazareth. Il y a vécu une vie simple, laborieuse. Il a été entouré d’amour et de respect par des parents qui ont accepté avec humilité les signes que Dieu leur a donné. Ils ont offert le meilleur d’eux-mêmes à cet enfant unique. Jésus était là, non pour eux-mêmes, mais pour Dieu et pour son Peuple.

L’Evangile d’aujourd’hui nous décrit la présentation de Jésus au Temple : l’enfant est un don de Dieu. Marie et Joseph, dans un geste d’entière confiance, viennent remettre leur fils entre les mains de Dieu. Ils se rappellent ainsi qu’il ne leur appartient pas, même s’ils ont toute la responsabilité de son éducation.

Familles chrétiennes qui m’écoutez, l’enfance de Jésus nous fait découvrir combien Dieu compte sur vous pour faire grandir ses enfants qui sont aussi les vôtres. Pour se développer et grandir, ils ont besoin de vous, Papa et maman. Mais le monde qui les entoure est aussi important pour leur croissance. Il leur apprend à grandir en relation avec les autres. Souvenez-vous : vos enfants ne vous appartiennent pas. En venant les faire baptiser, vous venez les remettre entre les mains de Dieu. Ils sont ses enfants ! Comme Marie et Joseph, vous êtes leurs éducateurs. Que l’éducation que vous leur donnez les ouvre aux autres et à Dieu. Que votre éducation leur apprenne à prendre leur vie en main et à exercer leur liberté.

Aimer quelqu’un, ce n’est pas l’enfermer dans ses bras, c’est le mettre debout et lui apprendre à marcher sans vous. Pourtant, soyez toujours une présence discrète et attentive auprès d’eux. Marie est restée auprès de Jésus, sans s’imposer, elle a été là jusqu’à la dernière minute. Vous aussi, particulièrement dans les moments difficiles sachez garder cette présence discrète auprès de vos enfants jusqu’au bout.

Que la Sainte Famille demeure le modèle de toutes les familles du monde entier. Amen.

Références bibliques : Gn 15. 1-6; 21, 1-3; Ps 104; He 11, 8.11-12.17-19;Lc 2, 22-40

Référence des chants :