Frères et sœurs, cet SMS vient de m’arriver à l’instant-même sur mon téléphone portable :« Si tu veux partager avec moi la folie de l’amour évangélique et vivre des rencontres passionnantes avec l’humanité tape 1, mais sache que c’est du sérieux… » Il s’agit de l’appel lancé par Jésus au bord du lac de Galilée. Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser Jésus à appeler autour de lui des hommes pour venir l’aider ?
Jésus vient d’apprendre l’emprisonnement de Jean-Baptiste, son cousin, qu’il aimait et admirait. Jean Baptiste est victime de son franc-parler, de son amour pour la justice, de son rejet de l’abus d’autorité. Mais comme le chante le poète : « il a dit la vérité, il sera exécuté ». Cela aurait pu être là une bonne raison pour Jésus de rester chez lui, bien tranquille et s’en tenir à son métier de charpentier. Mais bien au contraire, il prend la décision de quitter Nazareth, minuscule bourgade sans histoire, blottie dans les replis de ses collines, pour aller s’établir à Capharnaüm. C’est que Jésus veut être là où il y a du monde, là où ça bouge, là où il y a de la vie, à la « périphérie », comme dit le pape François. Capharnaüm, ville de carrefour, très active, où se croisent des personnes de diverses nations, races et cultures. Jésus veut pouvoir annoncer l’Evangile au tout venant, sans distinction. Il reprend, à son compte sans en changer un mot, la prédication de Jean-Baptiste : « Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche ».
Mais pour annoncer de la Bonne Nouvelle, Jésus ne peut rien faire seul. Son premier acte n’est donc pas un miracle mais un appel. L’aventure de l’Eglise va commencer dans la situation banale de marins pêcheurs. Curieusement Jésus appelle Pierre, André, Jacques et Jean, non pas dans le cadre d’une fête religieuse, ni d’une retraite spirituelle, mais au cœur de leur vie quotidienne, en plein travail professionnel. Quelle audace !
Jésus engage à sa suite des pêcheurs, car pour lui il faut aller prendre les hommes, comme on pêche des poissons. Attraper des poissons permettait à Pierre, à André de nourrir leur famille. En devenant pêcheur d’hommes, ils prennent dans le filet de leur amour et de leur sollicitude, la grande famille de l’humanité. Quelle tâche exaltante !
Il ne manque pas aujourd’hui de poissons à taquiner, nombreux et variés. Chacun de nous, peut devenir le baladin pêcheur de la tendresse et de la miséricorde du Christ, auprès d’une humanité assoiffée d’amour et de bonheur. L’océan est immense et recouvre tous les champs apostoliques. Jésus nous en ouvre les perspectives dans la finale de l’Evangile de ce jour. Il est cet homme de cœur, qui se laisse émouvoir par toutes les souffrances physiques, ou spirituelles rencontrées sur son chemin.
Frères et sœurs et vous ? Quelle sera votre participation pour assurer une pêche exceptionnelle en vue du Royaume de Dieu ?
Ami, cher jeune, les apôtres n’ont pas cherché Jésus. C’est lui qui a pris l’initiative de les rencontrer et de les inviter. Leur réponse est tellement inconditionnelle et immédiate, qu’elle nous paraît presque invraisemblable. Mais Jésus avait prévenu dans son SMS : pas sérieux s’abstenir ! Réfléchis ! N’as-tu pas envie de devenir toi aussi ce pêcheur, capable d’étancher la formidable soif d’amour de tes frères et sœurs en humanité ? Tu sais, il manque des bras. Si le Christ t’appelait aujourd’hui à vivre une aventure merveilleuse à sa suite, quelle serait ta réponse ? Qu’attends-tu pour partager tes talents ? Tu n’as qu’une vie.
Un jour le Seigneur m’a séduit et comme Pierre, je me suis laissé séduire. Je n’ai rien regretté de mon engagement au service de l’homme et en cet instant même, je reconduis le contrat qui me lie à jamais au Christ. Il est pour moi un compagnon de route extraordinaire et il reste mon meilleur ami. Amen.
Références bibliques : Is 8, 23-9.3 ; Ps 26 ; 1 Co 1, 10-13.17 ; Mt 4, 12-23