Homélie de la messe du 33ème dimanche de l'année C | Homélie du 17 novembre 2001

Il faut avouer que ces annonces trouvent un écho dans l’actualité des ces dernières semaines : depuis les attentats du 11 septembre dernier et la riposte armée en cours ; les enveloppes piégées ; l’accident d’avion de lundi… la pauvreté qui stagne ou augmente ; les pluies et vents qui causent la misère et la mort comme en Algérie dimanche passé…

Notre Eglise est en mission " dans le monde de ce temps " car Jésus envoie ses disciples au milieu des hommes et des femmes d’aujourd’hui.
 Ces textes bibliques, nous ne les avons pas écrits et pas plus choisis. Ils s’imposent à nous au rythme du temps liturgique ; ils nous sont donnés, offerts, pour nous aider à vivre en vrais disciples, en apôtres de Jésus aujourd’hui.

Ces textes nous parlent du " Jour du Seigneur ", c’est à dire de l’intervention solennelle de Dieu dans notre histoire : et les disciples sont invités à ne pas attendre ce Jour d’une manière passive, en assistés, mais en étant actifs dans le service fraternel.

Ne pas être assistés, mais être actifs, participants, c’est bien ce que veulent vivre de nombreux sourds chrétiens qui militent dans leurs associations, qui prennent leur place dans les communautés paroissiales. Sourds de naissance et profonds qui veulent être reconnus et accueillis avec leur langue vivante la L.S.F., avec leurs richesses et leurs limites nécessitant une communication plus visuelle. Sans oublier les devenus-sourds et les malentendants qui ne veulent pas perdre leur capacité de lecture des textes bibliques en français, et aussi ce qu’on appelle la " lecture labiale ". Ce qui amène des diocèses ou des paroisses à financer la formation et la participation d’animateurs interprètes en L.S.F., aux côtés de ceux qui pratiquent, comme moi, le " français-signé " pour traduire la liturgie, et en outre l’installation d’équipements vidéo afin de favoriser la participation des chrétiens sourds et malentendants. Ce qui – entre nous – fait plaisir aussi aux petits enfants et aux personnes âgées de nos assemblées.

C’est ce que vivent les militants et bénévoles du Secours Catholique : plus d’assistants et d’assistés, mais des partenaires, des associés pour transformer leur vie… et la nôtre.

Car l’Evangile nous révèle que le monde nouveau de Dieu doit surgir au coeur de cet univers imparfait et douloureux comme une vie nouvelle. Les disciples sont envoyés pour proclamer ce message d’espérance : le Royaume de justice et de fraternité est déjà là ! Mais il faut le manifester, le rendre visible, effectif, dans les relations humaines. Et Jésus prévient : ce ne sera pas facile, votre message va déranger, à contre-courant des idées et des agir de ceux qui sont installés dans le confort de cette terre ou enfermés dans leur bonne conscience.

Jésus parle des épreuves imminentes, des contradictions, de persécutions qu’auront tôt ou tard à subir ses disciples, y compris dans leurs propres familles, leur milieu, la société civile et religieuse.

Mais surtout il annonce la victoire du Jour du Seigneur, c’est à dire la manifestation de sa victoire sur la mort et le péché, le Christ " soleil de justice " qui se lève dans le matin du Jour de Pâques. Ce matin-là, Dieu donne raison à tous ceux qui ont mis leurs pas dans ceux de son Fils Jésus ; tous ceux qui lui ont été fidèles jusqu’au bout. Persévérants. Ceux qui rendent témoignage à la résurrection en paroles et en actes fraternels.

Soyons réalistes : cette victoire de Pâques sera toujours un peu voilée, fragile jusqu’au Jour de la rencontre, face à face, dans le Royaume achevé.
  Ce que certains appellent naïveté a pour nom chrétien : espérance.
 Allez ! frères et soeurs bon courage, aimons-les uns les autres afin que le Jour du Seigneur ne nous surprenne pas comme un voleur, mais nous trouve vigilants et joyeux en tenue de service.

Références bibliques :

Référence des chants :