Homélie de la Toussaint 2022 à Saint-Trond (Belgique)

Chers amis chrétiens,

Le mot ‘saint’, évoque souvent pour nous, les statues aux mains jointes et au regard tourné vers le ciel qui ornent nos églises.

Les lectures de cette solennité de la Toussaint, nous offrent une image plus puissante de la sainteté. Devenir saint n'est pas une exception hors norme réservée à quelques-uns, mais c’est la vocation de chaque chrétien. Nous sommes appelés enfants de Dieu et nous le sommes. Chacun est appelé à donner son plein accomplissement à l'amour de Dieu qui vit en lui.

Tout au long de l'histoire, nombreux sont ceux qui ont essayé de vivre réellement de l'amour de Dieu à l'exemple de Jésus. La première lecture les nommait ‘une foule que nul ne peut dénombrer’. Nous voulons tous les commémorer et les célébrer aujourd’hui. Ceux dont nous connaissons le nom, comme Trudo, Christina et Lutgardis ou Godfried van Melveren qui ont vécu dans notre région, mais plus encore tous ces saints anonymes que Dieu seul connait. Tant d'actes héroïques sont passés inaperçus dans l'histoire.

Personne ne peut les dénombrer, nous apprenons qu'ils viennent de la grande épreuve. Ils ont dû affronter nombre de difficultés, la résistance et l'opposition. Ils ont souffert malgré leur bonté et leur engagement pour la justice. L'histoire démontre combien la morale est fragile, combien il est difficile de concrétiser le bien. Constamment ressurgissent les puissances du mal. Toujours, il y en a qui sèment la discorde pour obtenir leur avantage. Encore et toujours, les plus faibles et les plus pauvres sont les premières victimes, ceux qui disent la vérité, réduits au silence, ceux qui travaillent pour la justice et la paix, considérés comme naïfs. Encore et toujours, nous nous heurtons à nos propres lacunes.
Pourtant, le mal ne l’emportera pas. 

Il est dit que tous ceux qui viennent de la grande épreuve ont ‘lavé leurs robes et les ont blanchies par le sang de l’Agneau.’ Cette image résonne étrangement : comment blanchir sa robe dans le sang? C'est aussi étrange que l'Evangile d'aujourd'hui : comment ceux qui vivent dans la pauvreté, la tristesse, la faim, ceux qui ont soif, ceux qui sont persécutés, peuvent-ils être heureux?

C'est possible grâce à Jésus. Il a versé son sang dans la tribulation afin que nous tenions bon dans l’épreuve. Nous nous accrochons à Lui. Il nous choie, nous nourrit et nous inspire afin que nous puissions grandir dans l'amour au service des autres. Sa mort et sa résurrection, confirment toute la valeur de la bonté et l’importance de poursuivre le bien. Aussi fragile que soit notre capacité à faire ce qui est juste, c’est le chemin à suivre !


Quand tout va bien, il est facile d'aimer la vie et les autres. Mais quand survient la grande tribulation, lorsque notre engagement à faire le bien se heurte à une résistance, lorsque la vie nous devient lourde - cette heure arrive tôt ou tard pour chacun - la question suivante se pose : mon amour et ma reconnaissance résisteront-ils? Eh bien, beaucoup de personnes, une foule innombrable, ont pu et peuvent grâce à l'Esprit Saint de Dieu, continuer à aimer même dans ces circonstances difficiles. Chacun d'entre nous en connaît ou en a connu. Et ne n’y a-t-il pas en chacun de nous, peut-être au fond de notre cœur, ce désir de vivre de manière intègre, honnête et pure ? En cette célébration et chaque jour de notre vie, prions l’Esprit de Dieu. Qu'il transforme nos cœurs à l’image de ses saints. Amen.

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