Chers amis, chères amies, nous venons de l'entendre.
La force de l'Esprit Saint... : avec nous !
L'extraordinaire grandeur de la puissance du Père... : pour nous !
La force et la vigueur que le Père a manifestées dans le Christ en le ressuscitant... : en nous !
Tout nous est donné, à nous qui sommes l'Église, l'Église que saint Paul appelle même le Corps de Jésus !
Tout nous est donné pour que nous restions fermes et inébranlables jusqu'à la fin du monde ! Impressionnant !
Oui, aujourd'hui, dans les lectures, tout dit qu'en Église, nous sommes investis d'une force extraordinaire, celle-là même qui nous fait passer de la mort à la vie !
Mais, aujourd'hui, frères et sœurs, aujourd'hui dans la réalité de l'Église, tant de choses disent au contraire que nous sommes fragiles et coupables, on ne nous montre pas du tout investis par le haut, mais presque submergés par le bas, avec le genre de problèmes qui nous font passer plutôt de la mort à la vie, de la vie à la mort...
Où en sommes-nous alors ?
Toujours investis de la lumière de Dieu, ou complètement submergés dans les ténèbres de l'abus ? Jésus nous rappelle :
« Ce n'est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a réservés à son pouvoir ».
Il ne nous appartient pas de connaître les temps et les moments du plan du Père.
Il ne nous appartient pas de prédire la fin du monde ou la fin des procès.... Qu'est-ce qui dépend de nous ? C'est à nous d'avoir les yeux fixés sur Jésus...
Mais attention ! C’est à nous, oui, d'avoir les yeux fixés sur Jésus, mais pas comme l'ont fait instinctivement les apôtres lorsqu'ils ont entendu de ces hommes en robe blanche cette réprimande devenue célèbre : "Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ?" Avoir les yeux fixés sur Jésus, donc, pour ceux qui savent qu'il ne sert à rien de regarder le ciel, puisqu'ils ne peuvent pas prévoir le retour de Jésus : "ce n'est pas à vous de connaître les temps et les moments", pour ceux qui savent cela, avoir les yeux fixés sur Jésus signifie autre chose, cela signifie : "observer tout ce que Jésus a fait et enseigné".
Observer tout ce qu'il a vécu et ordonné ici sur terre. Tout. Si nous voulons pouvoir utiliser cette force, cette grandeur, cette puissance, qui nous sont données par le Père, et n'oublions pas que Dieu est un Père qui ne se repent jamais de ses dons ! Si nous voulons expérimenter en nous cette vigueur de la résurrection du Fils, il ne faut pas soupirer vers le Ciel, mais il faut observer tout ce que Jésus a fait sur la terre. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons parvenir à une véritable "connaissance profonde de lui" !
Nous devons donc nous demander : Quand un enfant est violé... que dirait Jésus, que ferait-il ? Quand une personne homosexuelle est stigmatisée... que dirait Jésus, que ferait-il ? Lorsqu'un criminel est condamné à mort... que dirait Jésus, que ferait Jésus ? Quand certains amassent de l'argent et que tant d'autres meurent de faim... que dirait-il, que ferait Jésus ? Lorsqu'un prêtre ne sert pas mais se sert lui-même... que dirait-il, que ferait Jésus ? Si, en regardant la croix, nous nous arrêtons sur le Jésus qui est maintenant dans la gloire du Ciel, sans nous souvenir du Jésus de la terre qui a dit : "Tout ce que vous faites au plus petit d'entre eux, c'est à moi que vous le faites", si, en regardant la croix, nous nous arrêtons sur le Jésus victorieux de l'ancien Ennemi, sans nous souvenir du Jésus de la terre qui a dit : "Aimez vos ennemis, répondez favorablement à l'appel de Dieu" : "aimez vos ennemis, répondez par le bien à ceux qui vous font du mal", oui, si en regardant Jésus sur la croix, nous levons les yeux vers le Ciel sans les baisser vers la terre, alors nous ne sommes pas son Corps, "la plénitude de celui qui est l'accomplissement parfait de toutes choses", alors nous ne laissons pas son humanité prendre possession de la nôtre....
Oui, aujourd'hui, dans les lectures du jour, dans l'Ecriture Sainte, tout dit que dans l'Eglise, nous sommes investis, soulevés par une force extraordinaire, par cette force même qui nous fait passer de la mort à la vie ! Mais aujourd'hui, dans la réalité et l'actualité de l'Église, tant de choses disent que nous sommes au contraire fragiles et coupables, submergés au fond, souvent acteurs de mort et non de vie...
Nous devons donc baisser les yeux, pour ne pas perdre de vue le Jésus des pauvres, le Jésus des victimes. Ce Jésus que nous découvrirons si présent, précisément là où nous avons été trop souvent si absents !
Et alors, paradoxalement, la foi de l'Ascension sera confirmée.
Alors Dieu nous donnera "un esprit de sagesse et de révélation pour une connaissance plus profonde de Lui". Alors "Dieu éclairera les yeux de nos cœurs pour que nous comprenions à quelle espérance il nous a appelés, quel trésor de gloire renferme son héritage parmi les saints, et quelle est l'extraordinaire grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon l'efficacité de la force et de la vigueur qu'il a manifestées dans le Christ en le ressuscitant d'entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les cieux".
Au-delà des statistiques, dans la foi, nous le savons : Jésus est retourné auprès du Père, l'amour est vraiment sur terre, pour toujours !
A nous de le vivre, de le mettre en œuvre, de pouvoir le découvrir partout, et pour toujours. Amen !