Prédication de Madame le pasteur Olsola Gutbub ” Tu m’as appelé, me voici ! ”
C’est la première réponse de Samuel à la voix qui résonne en lui par deux fois.
Le jeune Samuel comme il est mentionné dans la Bible (jeune homme ou déjà homme d’âge mûr), n’est pas habitué à entendre, à reconnaître, et à faire sienne la précieuse voix de Dieu. Aussi se présente-t-il spontanément à Eli – le prêtre du Sanctuaire Silo – dont la voix lui est si familière.
Depuis son enfance, Eli a veillé tendrement sur lui, comme un père. Il a suivi son éducation – en particulier, l’a initié aux pratiques religieuses – jusque là, c’est lui qui a été, en quelque sorte, son maître de vie, son maître à penser.
D’ailleurs, qui d’autre qu’Eli pouvait l’appeler de façon si pressante – dans cette partie du sanctuaire où Samuel dormait – aux pieds, dit-on, de l’Arche de l’Alliance, aux pieds des tables de la loi révélée à Moïse, aux pieds de la Parole de Dieu – ? Si ce n’est Eli, son maître !
Eli, le vieux prêtre, âgé et presque aveugle, a fait l’expérience de la relation à Dieu et comprend l’origine divine de cet appel. Eli comprend que sa tâche auprès de son élève arrive à son terme – tout comme sa vie -, marquée à la fois par la malédiction et la bénédiction.
La malédiction concerne l’éducation de ses propres enfants, les abus de pouvoir de ses fils sur la pratique sacrificielle au sanctuaire, qu’il n’a pu et su empêcher et auxquels il n’a pas pu mettre fin.
La bénédiction concerne le bonheur d’avoir accompagné le jeune Samuel, futur juge et prophète en Israël.
Samuel oindra tour à tour Saül, le premier roi d’Israël, et son successeur David, lequel deviendra le plus grand roi d’Israël.
Aussi invite-t-il Samuel à répondre à cette voix, qui désormais n’est plus la sienne, mais celle qui est au-dessus de la voix de tout Maître, au-dessus de tout Nom : celle de Dieu, le Seigneur, source et inspiration de toute existence et de toute vocation.
A Samuel de faire maintenant l’expérience de la présence de Dieu, de se laisser habiter et mûrir par cette Parole, d’apprendre par lui-même que cette Parole est juste et fiable. Elle accomplit toujours ce qu’elle annonce ou promet. A lui aussi de la proclamer.
A la fin de ce récit, Samuel n’est plus nommé ” le jeune Samuel “, mais : SAMUEL, celui que la présence et la Parole de Dieu GRANDIT, celui qui répond par lui-même à la vocation du Seigneur.
” PARLE SEIGNEUR, TON SERVITEUR ECOUTE ! ”
A l’image de Samuel, nous sommes appelés par Dieu à être ” le jeune Samuel ” et ” Samuel grandit “.
Le ” jeune Samuel ” : car comme lui, nous sommes à des degrés divers, les porteurs et les héritiers d’une longue lignée de Pères Spirituels : depuis les patriarches, depuis Abraham, jusqu’à ceux qui ont été, ou sont encore aujourd’hui nos catéchètes : prêtres, pasteurs, ou nos professeurs, nos maîtres : dogmaticiens, éthiciens ou biblistes.
Depuis plusieurs millénaires, ils nous ont dit Dieu ou nous disent Dieu en fonction des données de leur époque, de la lecture qu’ils en font, à la lumière de leurs connaissances, de leurs expériences de Dieu et de leurs lectures de la Bible. Leurs pensées et leurs témoignages nous ont façonnés, nous ont permis de nous structurer en Eglise ou individuellement – et c’est bien ainsi.
Aujourd’hui, ce texte nous appelle à aller plus loin, à rejoindre ” Samuel grandit “. Il nous appelle – en fait Dieu nous appelle – à entendre nous-mêmes, sa Parole et à la faire nôtre. Il nous appelle à suivre notre vocation propre, qui est celle de réactualiser pour notre génération : la Parole de Dieu, et en l’occurrence, pour nous chrétiens, la Nouvelle Alliance en Jésus Christ, conclue avec nos Pères il y a deux mille ans.
Avec l’aide de L’Esprit Saint, à nous de vivre et faire revivre la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, au sein de nos Eglises et au-dehors.
La Bonne Nouvelle est toujours Parole d’Espérance et Parole de Vie, parole de Résurrection qui apporte sa clarté et sa lumière même là où la mort est passée. La Bonne Nouvelle donne un contenu au sens que nous aimerions donner à notre vie. La Bonne Nouvelle est parole d’amour, qui veut et qui peut assembler et solidariser les hommes, là où l’individualisme, la solitude, l’indifférence ou la sécheresse ont pris le pas.
Nous sommes appelés à faire advenir cette parole de Dieu, cette Bonne Nouvelle, cet Evangile dans nos vies, dans nos Eglises et dans notre monde. Ce faisant, nous ferons oeuvre à la fois de continuateurs de cette voie ouverte par le Christ et de réformateurs dans le sens de la volonté de Dieu.
Pour conclure : je dirai qu’avec l’aide de l’Esprit Saint, chacune de nos Eglises, catholiques et protestantes, ne doit jamais se lasser de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu et de rechercher par le dialogue, l’unité telle que Dieu la désire, qui est déjà et sera respect et reconnaissance mutuels de Dieu et obéissance à la Parole de Dieu. Amen !
Références bibliques :
Référence des chants :