Dans la religion catholique, le prêtre et le moine sont deux religieux ayant décidé de consacrer leur vie à Dieu. Cependant, si l’un est inséré dans la vie de la paroisse et assure la célébration des sacrements, l’autre a choisi de vivre sa foi en retrait du monde.
Le prêtre : médiateur entre Dieu et les humains
Définition
« Prêtre » vient du latin presbyter qui vient, lui-même, du grec presbuteros et qui signifie « ancien » ou « aîné ». Dans la tradition néotestamentaire, le terme renvoie au rang qu’occupe un individu responsable d’une communauté religieuse. Dans la religion catholique, un prêtre est un homme qui a reçu le sacrement de l’Ordre pour servir la communauté chrétienne.Le prêtre est considéré comme le représentant du Christ sur Terre, notamment pendant la célébration des sacrements qu’il officie. C'est par celle-ci qu’il rend « visible la présence du Christ comme chef de l’Église » (Catéchisme § 1549). Médiateur entre Dieu et les humains, il est également chargé de guider et de soutenir spirituellement et moralement les fidèles.
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Le prêtre comme ministre du culte
La messe est au cœur de la fonction du prêtre, au cours de laquelle il consacre le pain et le vin pour devenir le Corps et le Sang du Christ. Outre l'Eucharistie, il administre d'autres saints sacrements comme le baptême, la confirmation, la réconciliation, le mariage, et l'onction des malades.Le prêtre a également pour mission la prédication de l’Évangile et l’enseignement des doctrines de l’Église. Lorsqu’il est chargé d’une paroisse, celui-ci prend alors le titre de « curé ».
Comment devient-on prêtre ?
La prêtrise est avant tout une vocation, c'est-à-dire un appel à suivre les pas du Christ. La formation du prêtre est longue et dure en moyenne sept ans. Les deux premières années du séminaire, dites du « discernement », l’intéressé doit prendre le temps d’évaluer si son appel est suffisamment fort et persistant pour devenir prêtre. Généralement, il suit des études de philosophie et peut suivre un stage.Le séminariste va ensuite recevoir, au cours du second cycle, une formation quadridimensionnelle, c'est-à-dire une formation spirituelle, intellectuelle, humaine et pastorale. En plus de connaissances théologiques et philosophiques, il approfondit ainsi sa vie spirituelle par la prière communautaire et personnelle, et apprend à connaître son diocèse par des temps d’insertion pastorale.
Lors de la sixième année de formation, le séminariste reçoit l’ordination diaconale. À la septième, il est ordonné prêtre autour du 29 juin (la fête des apôtres Pierre et Paul) par l’évêque.
Le célibat des prêtres
Les prêtres font vœu de chasteté et d’obéissance, ou de communion, à leur évêque. Dans la prêtrise, le célibat symbolise un engagement total envers Dieu et l'Église, permettant au prêtre de se consacrer entièrement à son ministère sans les distractions ou les obligations familiales. De plus, ce vœu reflète l'exemple de Jésus-Christ, qui a choisi de rester célibataire pour nous faire rencontrer Dieu. Le célibat sert donc à imiter sa consécration totale à sa mission. Enfin, il peut être est vu comme un signe de la vie à venir, où, selon la doctrine catholique, les relations conjugales n'existent pas.
Le moine : une vie retirée du monde
Définition
Du grec monos qui signifie « seul », le moine est un religieux appartenant à une congrégation ou une famille religieuse qui a choisi de vivre isolé du reste du monde dans un monastère, afin de consacrer sa vie à Dieu. Les moines vivent en communauté, dans un monastère (pour les hommes) ou un couvent (pour les femmes), où ils partagent une vie de prière et de labeur.
Comment devient-on moine ?
Comme la prêtrise, il s’agit d’un processus long qui fait appel à l’engagement entier de la personne. La vocation doit être soumise à l’exercice du discernement. Le candidat (ou la candidate) approche généralement une communauté et commence par la fréquenter. Il peut demander à s’immerger pendant quelques semaines dans la vie monastique. Une fois la vocation du futur moine (ou de la future moniale) confirmée, celui-ci entre officiellement en communauté et commence le postulat. Au bout de six mois/un an, le candidat entre au noviciat, sous la direction du Maître des novices. Pendant deux ans, environ, le novice poursuit une formation plus formelle et il apprend les règles de l’Ordre et les pratiques de la vie monastique. Pendant le temps du noviciat, il reçoit l’habit monastique (la vêture) et prononce des vœux temporaires, pour une période de trois ans. À l’issue de cette période, de six ans minimum au monastère, le candidat s’engage pour de bon par la profession des vœux solennels : pauvreté, obéissance et chasteté.
La vie monastique selon saint Benoît
L’histoire du monachisme remonte aux premiers siècles du christianisme. En effet, on observe dès le IIIe siècle des ermites qui se retirent dans le désert égyptien pour mener une vie de prière et de pénitence, à l’instar de saint Antoine le Grand, dont la vie a été racontée par Athanase d’Alexandrie et qui est considéré comme le père du monachisme. Partez sur les traces du monachisme en Égypte
Le mouvement s’amplifie au siècle suivant. À la différence des ermites (ou anachorètes) qui vivent seuls, le IVe siècle voit apparaître de nombreuses communautés d’ascètes choisissant la vie en communauté (cénobitique). Cette forme de monachisme se répand très rapidement dans le monde chrétien, notamment au Moyen-Âge. Au VIe siècle, saint Benoît de Nursie, un moine ayant fondé plusieurs monastères en Italie, rédige une règle permettant d’organiser la vie pratique et spirituelle des moines. Constatant les excès d’austérité que peuvent s’infliger les moines de certaines communautés, saint Benoît accorde une grande importance à la modération. La Règle de saint Benoît devient ensuite une référence pour le monachisme occidental.
De manière générale, la vie des moines se concentre autour de trois activités principales : la prière, le travail manuel et l’étude. Ils consacrent, en effet, une grande partie de leur journée à la prière collective (ils participent à la liturgie des Heures) et personnelle (à travers la méditation de l’Écriture). Le travail, qui permet à la communauté de survivre, est considéré comme une forme de prière et d’humilité. De plus, un respect de la hiérarchie est exigé, avec l’abbé (ou l’abbesse) à la tête de la communauté. Enfin, la Règle insiste sur l’hospitalité envers les étrangers et les visiteurs.